Balade vers le Gouffre d’Enfer


C’est avec des craintes légitimes concernant les conditions météorologiques de cette journée de dimanche que nous nous retrouvons au point de rendez-vous à Saint Romain en Gal. A ma grande joie, beaucoup de randonneurs ont répondu présents et même mieux, deux nouvelles personnes nous ont rejoints aujourd’hui. Cette randonnée sera donc un test qui les fera peut-être nous adopter. Iris, la chienne mascotte d’Alain est de la fête.

Nous nous rendons juste au-dessus de Saint Etienne (42) puis gagnons le parking du Val d’Enfer situé sur la commune de Rochetaillée. Lorsque nous nous équipons de nos chaussures de marche et de nos bâtons, nous prenons soin de ne pas oublier les vêtements de pluie car le ciel reste menaçant avec de gros nuages. Quant à la température, bien qu’il ne fasse pas vraiment froid, elle nous contraint à porter une petite laine.

Les premières centaines de mètres parcourues, nous nous heurtons au mur du barrage du Val d’Enfer qui s’élève devant nous. Un escalier en pierres serpente sur le côté gauche du barrage et après quelques minutes d’une ascension laborieuse avec des dizaines de marches inégales, nous parvenons en haut du mur. Les jambes, et plus particulièrement les cuisses, ont été sollicitées sans modération pendant la montée des marches et cela a constitué un bon échauffement. C’est maintenant le moment des premières prises de photographies.

Nous profitons de l’échauffement précédent pour gravir encore un escalier de fortune taillé dans la roche qui nous mène en haut d’un gros rocher. De là, nous bénéficions d’un point de vue intéressant sur ce Val d’Enfer. La montée n’était pas facile, la descente nécessite une attention soutenue mais heureusement, tout se passe bien.

Un kilomètre et demi plus tard, nous sommes au centre du village de Rochetaillée et nous entreprenons la visite du château, enfin de ce qu’il en reste. Du haut de la tour supérieure, nous avons une vue privilégiée sur le bourg, la vallée qui descend vers Saint Etienne, puis de l’autre côté un panorama sur les alentours de Rive de Gier. Mais il ne fait pas très chaud car la bise s’est levée, ou du moins, nous la ressentons plus ici en ce lieu dégagé que tout à l’heure quand nous étions dans la partie encaissée du Val d’Enfer. Deux kilomètres et demi nous séparent de l’auberge des Genêts d’Or où nous sommes attendus. Nous partons donc en direction du hameau du Breuil ; le dénivelé positif assez prononcé au départ n’est pas un obstacle à notre bonne humeur quand nous progressons dans les sous-bois des forêts où s’élèvent majestueux les troncs droits des conifères. Les premières vraies gouttes nous atteignent quand nous arrivons à la fin du sentier forestier ; nous sommes maintenant sur la piste et l’auberge n’est plus qu’à 300 mètres. Heureusement, car le ciel se met à pleurer et sa tristesse semble s’amplifier de minute en minute.

L’auberge des Genêts d’Or se situe au hameau de Salvaris ; nous sommes bien accueillis. Nous avons à notre disposition la grande salle de l’étage où nous serons pratiquement seuls, à l’exclusion d’une table de quelques personnes. Bruno nous a rejoints en voiture pour prendre le repas avec nous. Dans cette vaste pièce, un gros fourneau diffuse une chaleur que nous apprécions.

Le repas ne nous déçoit pas avec un rapport qualité/prix qui ne donne lieu à aucune remarque. Le seul point noir soulève en moi un courroux que j’ai du mal à contenir sur le moment : le service est devenu un peu long à partir du milieu du repas. Nous allons ainsi accumuler près d’une heure et demie de retard sur l’horaire que j’avais envisagé. Mais dehors, il pleut ; alors nous sommes bien là, installés au chaud, à discuter en agréable compagnie. Iris, qui s’est couchée dès son entrée dans la salle, fait preuve d’une sagesse exemplaire et une fillette admirative vient lui prodiguer quelques gentilles caresses.

Il est quinze heures trente quand nous reprenons la randonnée ; il nous reste dix kilomètres et les premières centaines de mètres s’effectuent au travers d’un pâturage où de belles vaches nous regardent passer d’un air interrogatif. Lorsque nous arrivons sur la piste du plateau de Barbanche, la pluie commence. Heureusement, elle se fait timide et disparaîtra rapidement.

Trois kilomètres plus tard, nous abandonnons la piste forestière qui serpentait à plat sur cette hauteur pour descendre en direction de la route départementale qui relie Le Bessat à Saint Etienne. Nous traversons avec les précautions d’usage cette voie de circulation puis nous nous engageons sur un chemin nouvellement mis en forme par d’énormes engins de terrassement : nous sommes sur la voie qui conduit au chantier du barrage du Pas de Riot. Ce barrage qui se situe derrière celui du Gouffre d’Enfer que nous avons vu ce matin est actuellement vidé et d’importants travaux de consolidation de son mur sont en cours. Le passage de piétons sur cette partie du chantier est interdit en semaine mais laissé libre le week-end. Arrivés en bas, au niveau inférieur du mur du barrage, nous basculons sur l’autre versant de la vallée étroite. Nous allons ainsi marcher pendant quatre kilomètres jusqu’à parvenir au barrage du Gouffre d’Enfer. Là, nous aurons bouclé la boucle. Puis un dernier kilomètre nous ramènera jusqu’au parking où nous attendent sagement nos véhicules. Une fois déséquipés, nous profitons de l’anniversaire de Michel pour partager une agréable collation. Il est un petit peu tard dans l’après-midi compte tenu du retard pris au restaurant ; mais finalement, ce retard a été bénéfique puisqu’il nous permis d’éviter le gros des averses et ainsi nous avons pu presque passer entre les gouttes.