Balade de rentrée entre Vernosc lès Annonay et Quintenas.
La saison dernière, Liliane avait émis l’idée de voir la prochaine année de randonnées débuter par une belle balade agrémentée d’un repas au restaurant. Ce moment de convivialité permettrait à tous les participants assis confortablement autour d’une table de se retrouver avec plaisir et d’envisager très favorablement le programme 2016-2017.
L’itinéraire retenu nous amène dans une région que nous fréquentons hélas peu : nous ne sommes pas loin d’Annonay, distant seulement de 7 kilomètres. Nous partons du lieudit « la gare » sur la commune de Vernosc lès Annonay pour gagner Quintenas puis revenir à Vernosc par un trajet en boucle. Cela nous fera descendre à deux reprises des plateaux ardéchois sur la très belle vallée de la Cance, pour un parcours total de 19 kilomètres avec un dénivelé positif de 400 mètres.
Nous sommes 20 à marcher et deux conjoints non randonneurs nous rejoindront à midi au restaurant situé à 11 kilomètres du départ.
Depuis l’ancienne gare de Vernosc, nous empruntons une piste qui fut jadis une voie ferrée ; après un kilomètre et demi, nous découvrons le lac de la commune de Vert. Hélas, la grande chaleur qui a sévi ces dernières semaines ont fait baisser considérablement le niveau de l’eau de cette retenue qui habituellement apparaît comme un berceau de fraîcheur au sein de ce plateau aride. Aujourd’hui, le lac possède un petit côté de mare africaine et nous ne serions que peu surpris d’y découvrir un troupeau d’éléphants se désaltérant.
Après avoir traversé Vert et cheminé quelques centaines de mètres sur une piste au hameau de Peuclat, nous empruntons une petite route qui nous descend jusqu’à la vallée de la Cance. Des mûres juteuses et sucrées s’offrent à nous dans les buissons du bord du chemin. Nous traversons la rivière sur un joli pont en pierres puis nous sommes accueillis sur le sentier de Tourtel pour une longue remontée sur le plateau opposé. Il fait très chaud mais heureusement, tant que nous sommes dans la pente, un beau sous-bois nous abrite sous son ombre généreuse. Mais arrivés au sommet, nous devons suivre une longue piste en terre qui semble n’en plus finir et qui connaît aujourd’hui, allez savoir pourquoi, un trafic digne d’une route départementale. A chaque passage de véhicule sur la piste blanche, un nuage de poussière nous enveloppe sans discrimination.
Vers 11 heures 45, nous traversons le lieudit de Marthouret. Encore deux kilomètres et nous arriverons au restaurant à Quintenas.
La gentillesse de la propriétaire du château du Peyron nous a permis d’emprunter un itinéraire privé pour ces deux kilomètres ; cela nous évite la route départementale et nous débouchons pratiquement en face du restaurant où les deux conjoints non randonneurs nous ont rejoints.
Après un repas agréable et une ambiance sympathique, nous nous remettons en route deux heures plus tard. Il nous reste environ huit kilomètres à parcourir, d’abord sur le plateau, puis en descente sur la vallée de la Cance et enfin, une remontée sur le plateau opposé. Nous partons sur une piste qui nous fera traverser le hameau de Brézenaud puis à nouveau nous serons à l’abri d’un magnifique sous-bois tout le temps de la descente vers la rivière. Là, nous arrivons au lieudit « moulin sur Cance » avec son pont suspendu système Seguin. Il s’agit d’un ancien pont qui a été totalement restauré et qui met en valeur le système de construction imaginé par Marc Seguin, système que l’on retrouve dans beaucoup de ponts suspendus de la vallée du Rhône dont celui de Tournon. Le site est remarquable non seulement par cet édifice qui enjambe la rivière mais également par les vestiges de grands bâtiments industriels qui s’élèvent au-dessus du cours d’eau. Ils témoignent d’une importante vie ouvrière passée ; ici, le moulinage, c'est-à-dire la torsion des fils de soie, employaient plusieurs dizaines d’ouvrières venues des communes voisines ; la plupart étaient logées sur place. Il y avait même une chapelle dont les murs délabrés semblent nous accorder leur bénédiction.
Quelques centaines de mètres parcourus sur le goudron brulant de la route qui longe la sinueuse vallée nous amène à une ravissante découverte : la roche Péréandre. Il s’agit d’un gigantesque épi rocheux qui s’élève assez haut et que nous découvrons au sortir d’un virage. Nous nous en approchons, certains descendront même, malgré la chaleur obsédante, jusqu’à la rivière. Après une halte de quelques minutes qui nous permet de lire la légende de ce pauvre Perret André qui donna son nom à ce rocher, il faut attaquer la partie la plus dure de la randonnée. Un kilomètre et demi de montée, par un sentier aride. Les premières centaines de mètres de plein soleil sont pénibles, mais peu à peu le sous-bois s’ouvre à nos pas.
Bientôt, nous arrivons au village de Vernosc les Annonay et nous nous arrêtons à côté de l’église sous l’ombre propice de quelques arbres. Une petite collation avec des boissons fraîches redonne la forme à ceux que la grimpette avait éprouvés. Les conducteurs retournent avec une voiture chercher les véhicules laissés le matin au lieudit « la gare », notre point de départ de ce matin, situé à deux kilomètres qui ne nous auraient offert que du désagrément si nous avions voulu les parcourir à pieds sur le goudron.
Une belle randonnée même si certains ont gardé l’impression de ne faire que du goudron et d’autres ne n’emprunter que des pistes…
CR : Alain