La petite place de la Terrasse sur Dorlay nous voit débarquer peu avant neuf heures. Notre arrivée depuis le col de Pavezin nous a déjà permis de noter un changement entre une météorologie ensoleillée sur le versant rhodanien du Pilat et un temps plus mitigé de ce côté ligérien. Mais il ne fait pas froid et la randonnée s’annonce sous de beaux augures. Depuis la vallée du Dorlay, nous devons gravir une pente assez soutenue jusqu’au plateau au-dessus du village. Comme annoncé, la montée se fait au rythme sage du randonneur qui veut prendre du plaisir à savourer la nature qui l’entoure plutôt que de courir après une illusoire performance. La troupe reste groupée pendant cette ascension jalonnée de plusieurs pauses qui permettent à chacun de ne pas trop souffrir de ce dénivelé. Mais au final, la troupe parvient sur le plateau, au-dessus du hameau d’Avaize. Chavanol est notre prochain objectif ; trois kilomètres nous en séparent, mais maintenant nous allons évoluer sur une piste carrossable dont la pente est beaucoup moins marquée ; le replat sera vite là. Au passage, nous profitons malgré le temps assez nuageux de quelques points de vue sur toute la vallée du Gier tandis que nous croisons de très nombreux coureurs à pieds. A Chavanol, où l’auberge de Jean-Marie nous paraît fort attirante et dont la bonne réputation est confirmée par Marie-Hélène et Alain qui l’ont testée, plusieurs vieilles automobiles de collection prennent un temps de repos : une voiture Berliet, une Renault Juvaquatre berline avec un coffre arrière atypique, une Panhard PL 17, une Peugeot 203 ; toutes sont dans un état magnifique. De ce hameau de Chavanol, nous devons gagner la Croix du Planil ; nous marchons encore trois quarts d’heures avant d’arriver à ce carrefour de routes. Le temps reste mitigé mais un petit vent frais et entêté s’installe peu à peu. Assis dans l’herbe printanière d’un pré, protégés des rafales par une haie, nous pouvons sans déplaisir prendre le temps de manger notre pique-nique sans autre souci que de voir le ciel se charger côté ligérien de gros nuages annonciateurs de pluie. Par une petite route forestière où nous ne croiserons aucune voiture, nous gagnons les lieudits de la Chomette puis de la Roche, avant d’entreprendre la descente en direction du village de Doizieux. Aux Freysses, nous obliquons sur la gauche pour atteindre la Croix du Mas. Nous atteignons quelques minutes plus tard la route départementale 76 que nous suivons un bref instant, le temps d’emprunter le pont qui enjambe le torrent du Dorlay. La petite route que nous gravissons en direction de Saint Just sur Dorlay sera notre dernière montée. Nous devons à nouveau traverser la route départementale afin d’aller sur le mur du barrage du Dorlay où la traditionnelle photographie de groupe sera prise par Liliane. Encore quelques centaines de mètres et nous arrivons à notre point de départ où une petite collation nous apporte le réconfort que nous méritons après ces dix sept kilomètres de marche pour un dénivelé positif de six cents mètres.
Le retour sur Vienne en voiture se fait par un crochet qui permet à certains de découvrir ou de connaître un peu mieux ce versant ligérien du massif du Pilat. Les coupes forestières sur ce côté de la montagne sont impressionnantes, certains endroits ne comportant plus un seul arbre sur des dizaines d’hectares. Notre Pilat restera-t-il encore longtemps tel que nous avons pu le connaître et l’aimer ? De la Croix de Chaubouret, nous gagnons le col du Gratteau d’où Tareq aurait pu admirer une très belle vue panoramique sur la vallée du Rhône et sur les Alpes si le temps avait été moins chargé. Mais l’intention y était…